Senegal’s Saloum Delta is home to one of the largest mangrove reserves in Africa. Photo taken by Yakhya Gueye.

Les associations des usagers de la mangrove sont des partenaires essentiels pour la conservation des forêts côtières du Sénégal


Au Sénégal, depuis les années 1970, le Delta du Saloum a perdu plus de 45 000 hectares de mangrove. RFS travaille avec les ONG locales et les Associations d’Usagers de la Mangrove pour restaurer et protéger ces forêts côtières en introduisant d’autres activités gérant des revenus afin de soulager la pression communautaire sur l’écosystème.

Au Sénégal dans Delta du Saloum les forêts de palétuviers disparaissent à un taux alarmant. Ce delta s’étendant sur 180,000 hectares, fait partie des “Rivières du Sud”, une zone côtière d’Afrique de l’ouest qui abrite l’une des forêts de palétuviers les plus vastes et continues au monde.

Depuis les années 1970, le Delta du Saloum a perdu plus de 45 000 hectares de mangrove.  Le changement climatique, la pollution, l'expansion des activités agricoles et aquacoles, la surexploitation, la construction de barrages et de systèmes d'irrigation et l'urbanisation ont engendré une dégradation généralisée de ces forêts côtières.

Ce sont les communautés côtières rurales qui enregistrent les plus grandes pertes. Elles souffrent des impacts économiques directs dus aux pertes dans l'approvisionnement en bois, la production de charbon de bois, l'approvisionnement en poissons et en huîtres pour la consommation des ménages, la vente ou le commerce. Les systèmes agricoles et la sécurité alimentaire sont eux impactés par la salinisation accrue des sols, la diminution de leur teneur en eau et leur érosion. L'approvisionnement en eau est directement affecté par le déclin de l'approvisionnement et de la qualité de l'eau, tout comme l'approvisionnement en énergie est affecté par l'épuisement des sources de biocarburants et l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre ainsi que par la perte des puits de carbone. Les communautés sont aussi exposées à un risque accru d'inondations dues aux tempêtes et à l'élévation du niveau de la mer, rendant les communautés vulnérables encore plus sujettes aux effets du changement climatique .

Pour inverser cette tendance, le programme Systèmes alimentaires résilients (RFS), financé par le FEM et mis en œuvre par le FIDA, travaille avec les communautés du Sénégal pour restaurer les écosystèmes de mangrove et réhabiliter 800 hectares de terres dans des bassins versants ciblés. Mis en œuvre par le gouvernement du Sénégal, avec le soutien conjugué du FIDA et de l'ONUDI, le projet d'appui à la résilience des filières agricoles (PARFA) est l'un des 12 projets pays RFS visant à lutter contre la dégradation des terres et à améliorer la sécurité alimentaire dans les régions arides d'Afrique subsaharienne. 

Conjointement avec deux organisations très implantées dans la région, Wetlands International Africa et Enda Energie, le projet a adopté une approche intégrée de la restauration, axée sur le soutien aux communautés dans la préparation des plans de gestion des bassins versants, en fournissant un appui technique et financier pour planter des palétuviers et en préconisant des activités alternatives génératrices de revenus.  


Formation à l’ostréiculture dans la commune de Dionewar de la région du Fatick au Sénégal. Photo de Yakhya Gueye.
Formation à l’ostréiculture dans la commune de Dionewar de la région du Fatick au Sénégal. Photo de Yakhya Gueye.

La participation des associations d'utilisateurs de la mangrove (AUM) est au cœur du processus. Les AUM sont des organisations formelles qui rassemblent des agriculteurs, des représentants de la communauté et des dirigeants locaux pour gérer durablement l'utilisation des ressources des mangroves par les communautés. Elles servent de plateforme de prise de décision participative pour régir l'utilisation des mangroves dans le but ultime d'en permettre une utilisation plus durable et d'en partager plus équitablement les bénéfices.

Les AUM ont joué un rôle essentiel dans l'initiation des communautés du projet à de nouvelles activités génératrices de revenus et à de nouvelles pratiques de production qui doivent alléger la pression sur les bassins versants et fournir des revenus plus durables aux ménages précaires. Par des activités de formation, un soutien technique et la fourniture d'intrants clés, les partenaires du projet ont travaillé avec les AUM locales à promouvoir l'ostréiculture durable, en fournissant à plus de 1 500 femmes les outils nécessaires pour récolter, conserver et commercialiser des huîtres fraîches.  


Les femmes de 17 groups d’intérêts économiques participèrent à la première session de formation aux techniques modernes d’ostréiculture à Fimela, dans la région du Fatick. A gauche, photo de Yakhya Gueye.
Les femmes de 17 groups d’intérêts économiques participèrent à la première session de formation aux techniques modernes d’ostréiculture à Fimela, dans la région du Fatick. A gauche, photo de Yakhya Gueye.

L'implication et le soutien continus des OUM sont essentiels pour garantir la durabilité des résultats du projet. En impliquant les OUM dès les toutes premières étapes de la planification, de la gestion et de la mise en œuvre, l'équipe du projet pays constitue une base d'inclusion et d'appropriation locale qui sera capitale pour la durabilité des projets de restauration et de conservation de la mangrove, maintenant et à l'avenir. 


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