Une nouvelle étude montre comment les greniers à soudure des femmes comblent le vide de la période de soudure pour une plus grande sécurité alimentaire.


Le projet RFS Niger, le Programme de Développement de l'Agriculture Familiale (ProDAF), soutient les groupes de femmes pour augmenter la sécurité alimentaire et la résilience aux chocs des communautés rurales.

Les greniers féminins de soudure, ou GFS, ont été développés en 2013 par le Projet d'appui à la sécurité alimentaire et au développement dans la région de Maradi (PASADEM). Le Programme de développement de l'agriculture familiale (ProDAF) au Niger, dirigé par le Fonds international de développement agricole (FIDA), a depuis mis l'initiative à l'échelle, et fait de grands bonds en avant dans le cadre du programme Systèmes alimentaires résilients (RFS).

Depuis 2016, le ProDAF (qui a rejoint le [RFS] avec 11 autres pays en 2017) s'intéresse à l'initiative GFS dans le but de renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages ruraux, en particulier pendant la période de soudure.

La période de soudure au Niger se situe entre juin et septembre, soit entre deux récoltes, et constitue une période précaire pour les familles rurales qui représentent 80% de la population du pays. Les femmes et les enfants sont affectés de manière disproportionnée par l'insécurité alimentaire chronique, qui touche 42% des enfants de moins de 5 ans.

L'idée derrière les GFS est de combler la faim pendant cette période, tout en offrant aux femmes l'opportunité de s'autonomiser et de renforcer leur rôle décisionnel dans leurs communautés.

Les GFS sont des stocks de céréales gérés par des femmes issues de ménages vulnérables, réunies par des groupes Mata Masu Dubara (MMD). Signifiant "femmes ingénieuses" en haussa, les MMD sont des associations locales d'épargne et de crédit pour les femmes qui renforcent la résilience des communautés face aux chocs, qu'ils soient environnementaux ou autres. En 2021, un déficit céréalier de 2 millions de tonnes a laissé 39 % de la population en situation d'insécurité alimentaire et aujourd'hui, en 2022, la hausse des prix des denrées alimentaires due à la guerre en Ukraine menace à nouveau la sécurité alimentaire.

Mais les forces combinées des groupes MMD et GFS se battent dans les régions de Maradi, Tahoua et Zinder au Niger.

Pour mettre en œuvre le GFS dans ces régions, le projet a construit des magasins céréaliers pouvant contenir 200 tonnes de céréales, a créé des comités de gestion et a fourni 10 tonnes de mil à chacun des 24 villages impliqués dans le projet dans la région de Maradi.

Pour mieux comprendre l'impact du GFS dans les sites du projet RFS, la Cellule Nationale de Représentation et d'Assistance Technique (CENRAT) et le ProDAF ont mené une enquête pour voir quels ont été les effets sur le terrain.

Au total, le projet cible 3669 membres de GFS (45% à Maradi, 31% à Zinder et 24% à Tahoua) avec 8 villages par région pratiquant les GFS. 244 femmes ont été interrogées dans le cadre de l'étude, y compris les groupes de discussion des hommes dans chaque village afin de se faire une idée globale de l'impact.

Voici quelques résultats clés :

  • Un total de 3578 sacs de mil de 100 kg chacun a été donné aux groupes GFS de ces régions.
  • La durée de la période de soudure a été réduite de 41 % à Tahoua, 33 % à Maradi et 26 % à Zinder.
  • Le nombre de ménages qui ont dû travailler dans les fermes des autres a diminué de 44 % après la mise en œuvre du GFS, ce qui leur a laissé plus de temps pour travailler dans leurs fermes familiales, renforçant ainsi la production et la sécurité alimentaires des ménages.
  • Le recours au crédit a été réduit de 54% à Maradi, 20% à Tahoua et 26% à Zinder.
  • Le nombre de repas consommés par jour a augmenté dans les trois régions de :

-          1 à 2 repas par jour : 32% à Maradi, 35% à Tahoua, 33% à Zinder

-          1 à 3 repas par jour : 33% à Maradi, 51% à Tahoua, 16% à Zinder

-          2 à 3 repas par jour : 20% à Maradi, 13% à Tahoua, 67% à Zinder


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