Le FEM finance un projet de promotion de la résilience de la sécurité alimentaire à l'attention des petits exploitants agricoles dans 12 pays africains


Réuni le 5 juillet 2017 à Addis-Abeba, un groupe de 80 experts gouvernementaux et du secteur du développement a lancé le programme "systèmes alimentaires résilients" qui vise à apporter des solutions aux nombreux défis du secteur agricole en Afrique.

Dans un peu plus de 30 ans, l'Afrique verra sa population doubler, passant des 1,26 milliards d'habitants qu'elle compte aujourd'hui à plus de 2,5 milliards à l'horizon 2050. Dans le même temps, le secteur agricole en Afrique et particulièrement les petits exploitants agricoles sont confrontés à des menaces grandissantes telles que la dégradation des sols, la perte de la biodiversité et les effets du changement climatique. Si nous n'y prenons garde, ces défis deviendront de véritables menaces pour la sécurité alimentaire de millions de personnes, surtout celles vivant dans les zones arides. Les pays affectés devront se doter de politiques nationales et de pratiques agricoles leur permettant de protéger la production alimentaire. De même, il faudra des cadres de coopération mutuelle entre les secteurs environnementaux et agricoles pour qu'ils garantissent la pérennité et la résilience requises pour nourrir leurs populations.

Pour essayer de résorber ces multiples défis, plus de 80 experts gouvernementaux et du secteur du développement se sont réunis le 5 juillet 2017 à Addis-Abeba, en Éthiopie pour le lancement officiel du Programme pour une approche intégrée de promotion de la pérennité et la résilience de la sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne également intitulé "systèmes alimentaires résilients". Financé à hauteur de 116 millions de dollars US par le Fonds pour l'environnement mondial (FEM), ce projet d'une durée de 5 ans vise à promouvoir la pérennité et la résilience chez les petits fermiers grâce à une bonne gestion des ressources naturelles (terres, eau, sols, ressources génétiques) qui sont essentielles à la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Le Fonds international de développement agricole (FIDA) est l'organisme responsable du projet tandis que l'unité de coordination du programme est basée dans les locaux du Centre international pour la recherche en agroforesterie (ICRAF) sis à Nairobi au Kenya. Les autres organismes impliqués dans le programme sont le PNUD, la FAO, la Banque mondiale, l'ONUDI, l'AGRA et Conservation International. 


Quelques experts représentant les organisations membres du programme. Photo : Centre international pour la recherche en agroforesterie/ Susan Onyango
Quelques experts représentant les organisations membres du programme. Photo : Centre international pour la recherche en agroforesterie/ Susan Onyango

Les petits fermiers, qui assurent la plus grande partie de la production alimentaire de la région bénéficieront des meilleures pratiques et politiques destinées à garantir la pérennité et la résilience de leurs systèmes de production. Des efforts sont déployés pour consolider les acquis post-programme, avec notamment un accent sur les questions sexo-spécifiques à chaque niveau du programme. Cela permet de surmonter les obstacles politiques et culturels à l'égalité entre les sexes et à l'autonomisation des femmes dans tous les pays du programme. Ce programme ambitionne de bénéficier à près de trois millions de ménages dans 12 pays et améliorer la gestion de 10 millions d'hectares de terres.    


Mettre l'accent sur l'agriculture à petite échelle dans les zones arides nous a permis de travailler ensemble à la mise en place d'un cadre qui constitue le socle de la pérennité et de la résilience des systèmes de production à long terme ", a déclaré le Dr. Mohamed Bakarr, expert en chef de l'environnement au FEM. "Fondé sur des preuves scientifiques et des documents politiques, notamment sur une théorie du changement, le cadre de ce programme est fondé sur trois piliers, à savoir, les plateformes d'échanges entre les parties prenantes, les actions pour l'intensification de l'innovation et les systèmes de suivi et d'évaluation.

Ce programme offre au secteur privé une part plus active dans le développement des chaînes de valeur alimentaires. Dans le même temps, un Hub régional dont le rôle sera l'appui, la synthèse et la promotion de l'apprentissage et des connaissances dans l'ensemble des pays permettra d'améliorer l'accès aux connaissances produites dans des instituts scientifiques et contribuera à la réflexion sur différentes options politiques et les opportunités d'investissement pour la gestion des services écosystémiques dans l'agriculture à petite échelle.

Madame Margarita Astralaga, directrice du département Environnement et Climat au FIDA, a réitéré l'importance de créer un pont entre la production alimentaire, les écosystèmes et les marchés afin de protéger l'environnement et de garantir l'accès aux marchés aux petits exploitants agricoles. “Le partage de connaissances entre les douze projets pays constitue un élément clé de ce programme pour une approche intégrée de la sécurité alimentaire. Il faut y ajouter ses trois composantes que sont les cadres institutionnels et politiques, l'intensification des approches intégrées, et la mesure des impacts collectifs" a-t-elle relevé. 

Pour assurer une mise en œuvre efficace du projet, les participants ont souhaité des consultations à tous les niveaux du programme, depuis la ferme jusqu'au gouvernement, ainsi que la cartographie de projets similaires déjà en cours; cela en vue de promouvoir les échanges de connaissances entre pays du sud. Ils ont aussi relevé la nécessité d'un appui technique pour mieux interagir avec les autres acteurs, du renforcement de capacités, de l'appui aux institutions, de systèmes de suivi, de combiner recherche et technologies, de vulgariser ces technologies, et d'améliorer la communication entre les différents acteurs du programme, aux niveaux national et international.


Le processus jusqu'ici a été très fructueux et très révélateur surtout pour ceux qui n'ont pas encore démarré la mise en œuvre du projet (et) l'alignement sur des programmes régionaux, surtout en ce qui concerne les indicateurs et les informations sur les objectifs nationaux et régionaux ", a expliqué madame Shamiso Nandi Najira, du ministère de l'Environnement du Malawi. "Nous sommes impatients d'entamer la collaboration avec les organismes d'exécution". Apprendre de l'expérience des autres nous a grandement ouvert les yeux.
Promouvoir la résilience de la sécurité alimentaire à une plus grande échelle est pour nous synonyme d'appui à l'innovation chez des millions d'agriculteurs sur des millions d'hectares de terres" a déclaré monsieur Fergus Sinclair, du Centre international pour la recherche en agroforesterie. "On ne peut plus se limiter à encourager seulement les meilleurs mais aussi il faut soutenir les agriculteurs qui expérimentent de nouvelles options dans leurs propres contextes, puis promouvoir le partage de cet apprentissage, de ce qui marche et des bénéficiaires.
De la gauche vers la droite : Fegus Sinclair (ICRAF), Gete Zeleke (LPFN) Ana Maria Paez-Valencia (ICRAF) Tomas Sales (PNUD), et Eric Patrick (FIDA). Photo : Centre international pour la recherche en agroforesterie/ICRAF
De la gauche vers la droite : Fegus Sinclair (ICRAF), Gete Zeleke (LPFN) Ana Maria Paez-Valencia (ICRAF) Tomas Sales (PNUD), et Eric Patrick (FIDA). Photo : Centre international pour la recherche en agroforesterie/ICRAF

Le Programme pour une approche intégrée de la sécurité alimentaire est en phase avec les objectifs de développement durable et les trois conventions de Rio sur la diversité biologique (CBD), avec la CNULD pour la lutte contre la désertification et avec la CCNUCC pour la lutte contre les effets du changement climatique. Ce programme sera mis en œuvre dans les 12 pays suivants : Burkina Faso, Burundi, Éthiopie, Ghana, Kenya, Malawi, Niger, Nigéria, Sénégal, eSwatini, Tanzanie et Ouganda. 

En outre, le FEM dispose d'autres programmes pour une approche intégrée, notamment dans les chaînes d'approvisionnement écologiques et les villes durables.

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