Les groupes d'intérêt des secteurs agricole et environnemental du Nigeria se réunissent pour créer une plateforme multipartite visant à renforcer les pratiques agricoles durables et à assurer la sécurité alimentaire.
Les pénuries alimentaires et la malnutrition sévissent toujours au Nigeria, en particulier dans les zones rurales, où vit 70% de la population.
La politique de sécurité alimentaire au Nigeria est déterminée par les autorités au niveau national et infranational, mais les politiques et les plans échouent souvent dans leurs objectifs de garantir un approvisionnement alimentaire continu et abordable. Les stratégies ne sont souvent pas mises en œuvre ou ne sont pas communiquées efficacement aux citoyens. En raison de l'insuffisance de la collecte de données, la prise de décision concernant les programmes, les projets et les initiatives en matière de sécurité alimentaire n'est souvent pas fondée sur une base factuelle solide.
Afin d'améliorer les efforts de plaidoyer en faveur de stratégies fondées sur des preuves pour nourrir la nation, une nouvelle plateforme multipartite a été lancée en mars de cette année, rassemblant les parties prenantes de la chaîne de valeur agricole - producteurs, transformateurs, institutions de recherche et agences gouvernementales.
La plateforme bénéficie du soutien du projet RFS Nigeria, dirigé par le ministère fédéral de l'agriculture et du développement rural (FMARD) en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et financé par le Fonds pour l'environnement mondial (FEM).
L'objectif de la plateforme multipartite est de renforcer les efforts de collaboration entre les différents partenaires : le secteur agricole et privé, le gouvernement nigérian et la société civile. Les plateformes multipartites sont essentielles pour relever les défis complexes que représente l'alimentation durable d'une nation. C'est d'autant plus vrai au XXIe siècle, où le changement climatique apporte de nouvelles complexités : la sécurité alimentaire doit être assurée par des pratiques agricoles qui préservent à la fois la terre et l'eau.
La plateforme est également sensible au genre et vise à intégrer les agricultrices dans le secteur agricole afin de surmonter les disparités entre les genres au sein du système alimentaire. Pour garantir la participation des femmes, la plateforme multipartite a été créée en partenariat avec le Women Farmers Advanced Network (WOFAN).
Connu au Nigeria, WOFAN forme des agricultrices aux pratiques agricoles durables depuis 1993. WOFAN aide de la terre à la table : WOFAN aide les femmes à cultiver des produits tels que le riz et les arachides ; il apporte ensuite une aide financière pour que les agricultrices puissent accroître leur production, commercialiser et vendre leurs récoltes. En outre, WOFAN sensibilise continuellement les communautés qu'il aide à l'importance de la sécurité alimentaire et de la nutrition.
Hajia Salamatu Garba, Fondatrice et Directrice Générale de WOFAN, est la consultante principale de la plateforme multi-acteurs. Elle a réuni une équipe de consultants pour mettre en œuvre divers projets, tandis qu'un comité exécutif supervise les opérations de la plateforme.
Parmi les autres membres de la plateforme figurent Voices for Food Security (VFS), l'Association of Small-scale Agro Producers in Nigeria (ASSPIN) et Grow Africa - des organisations qui ont fait leurs preuves en matière de défense de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Outre l'aide à l'agriculture et au financement, une fonction essentielle de la plateforme consiste à plaider en faveur de changements politiques. La suppression des formalités administratives est essentielle pour lutter contre la faim. À l'avenir, la plateforme engagera le gouvernement sur des questions telles que la création de systèmes de livraison d'engrais favorables au marché et la levée des restrictions sur les importations de riz. L'augmentation du nombre d'agricultrices est également essentielle pour garantir la sécurité alimentaire. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement nigérian doit dégager des fonds dans le budget national pour soutenir les exploitations agricoles dirigées par des femmes.
Les membres de la plateforme multipartite plaideront également en faveur de pratiques commerciales plus équitables pour les petits exploitants. Des politiques sont nécessaires pour créer des conditions plus favorables à la production et à la distribution de denrées alimentaires à petite échelle, permettant aux agriculteurs locaux d'accéder aux marchés.
Mme Garba a déclaré qu'il était devenu urgent que les groupes d'intérêt du secteur agricole nigérian se donnent la main et influencent la prise de décision au niveau gouvernemental afin d'améliorer la sécurité alimentaire du pays.
Elle a rappelé aux membres de la plateforme à faire passer l'intérêt du groupe en premier. "La plupart des projets meurent après un ou deux ans parce que les gens font de l'argent leur priorité". Les gens doivent s'approprier le projet et s'engager à le faire fonctionner, a-t-elle ajouté.
Un avenir durable nécessite un soutien soutenu et régulier de toutes les parties prenantes : les bonnes politiques, comme les cultures, poussent mieux à partir de la base.
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