Crédit photo : FIDA Tanzanie

Les Activités de Gestion Durable des Terres Mobilisent la Communauté Locale et s'Appuient sur les Connaissances Indigènes


L'obtention du statut de réserve forestière des terres de village en Tanzanie peut contribuer à préserver la matrice forestière et aider les communautés à investir dans des pratiques de gestion durable des terres. Voici ce que fait le RFS pour faire avancer ce programme et le garder entre les mains des parties prenantes locales.

Les forêts sèches de Miombo d'Afrique orientale, centrale et australe sont dans une situation précaire. La déforestation généralisée et la dégradation des terres, combinées aux modifications du cycle hydrologique induites par le changement climatique, menacent leurs écosystèmes uniques et les 40 millions de personnes qui vivent sous leur couvert en Angola, au Malawi, au Mozambique, en Tanzanie, au Zaïre, en Zambie et au Zimbabwe.

Mais le projet RFS Tanzanie, dirigé par le FIDA, a d'autres plans pour l'état du Miombo et de ses habitants dans leur pays. En cherchant à obtenir le statut de réserve forestière de terres villageoises (VLFR), ce projet laisse le pouvoir de gestion des ressources naturelles entre les mains des communautés qui dépendent le plus de ces forêts.

Sur le site du projet, dans le village de Munguli, RFS Tanzanie s'engage auprès des membres, des conseils et des assemblées du village, les personnes qui réaliseront ce travail important, par le biais de formations et de pratiques de Gestion Durable des Terres (GDT) afin de garantir la sécurité alimentaire, l'intégrité environnementale et l'augmentation des moyens de subsistance, conformément aux objectifs à long terme du projet.

Une étape importante pour atteindre le statut de VLFR est la création d'un plan de gestion forestière durable, dont une partie nécessite une image fiable de l'état de la forêt au début du projet. Cela signifie qu'il faut mener une évaluation participative des ressources forestières (PFRA), essentiellement un exercice d'inventaire, afin d'informer les activités de gestion et de contribuer à dresser un tableau précis de la matrice forestière.


Une équipe d'experts forestiers et des villageois de Munguli entreprennent l'inventaire PFRA. (Crédit photo : FIDA Tanzanie)
Une équipe d'experts forestiers et des villageois de Munguli entreprennent l'inventaire PFRA. (Crédit photo : FIDA Tanzanie)

En associant les villageois de Munguli à des experts forestiers, le projet cherche à faire progresser les initiatives de conservation en exploitant les connaissances indigènes locales et en encourageant une gestion communautaire informée. Une partie du processus de partage des connaissances se déroule dans des écoles pratiques d'agriculture au sein des communautés, où les villageois prennent part à des activités de création et de gestion de pépinières adaptées à leur environnement.

Qui sont donc les personnes qui vivent à proximité de ces forêts et comment le contexte culturel participe-t-il à leurs expériences?

Les Hadzabe sont un peuple traditionnel dont les croyances culturelles sont ancrées dans le conservationnisme et la connexion avec la nature; même leur cosmologie est liée au monde céleste et au respect de leurs ancêtres.

Les Hadzabe sont traditionnellement des chasseurs-cueilleurs, mais la pression exercée par la dégradation anthropique des forêts et l'empiètement des terres agricoles pousse les communautés Hadzabe à s'installer et à participer elles-mêmes à des pratiques agricoles stationnaires. L'une de ces communautés se trouve être adjacente au site proposé pour la VLFR.


Le chef Kipamba de la tribu Hadzabe dirige l'équipe d'experts forestiers et les villageois dans une prière aux ancêtres avant de commencer la PFRA. (Crédit photo : FIDA Tanzanie)
Le chef Kipamba de la tribu Hadzabe dirige l'équipe d'experts forestiers et les villageois dans une prière aux ancêtres avant de commencer la PFRA. (Crédit photo : FIDA Tanzanie)

Marier les objectifs de conservation avec les besoins des communautés locales est essentiel pour assurer leur durabilité à long terme, tant sur le plan social qu'écologique. Pour s'assurer que les besoins culturels des Hadzabe sont satisfaits en même temps que les objectifs du projet, il faut engager un dialogue sur leur utilisation des produits forestiers et sur la manière dont cela s'inscrit dans le maintien de l'intégrité de la forêt en général. Comme les Hadzabe dépendent entièrement des produits forestiers, qu'ils soient ligneux ou non, il est essentiel que l'utilisation et la gestion de ces ressources soient durables, intentionnelles et dans le meilleur intérêt des habitants actuels et futurs.

L'obtention du statut de VLFR pour la forêt signalera aux parties prenantes, au gouvernement et à la population locale que les forêts sont protégées et que des personnes ont à cœur de défendre ses intérêts. Les écoles pratiques d'agriculture organisées par RFS Tanzanie aideront la communauté à trouver les outils et les techniques dont elle a besoin pour surveiller les changements dans la forêt et mener des récoltes durables. À la suite des activités de PFRA, les villageois sauront quel est l'état de la forêt et seront mieux à même de faire les choix les plus bénéfiques dans sa gestion.

En plus des pratiques de gestion forestière, d'autres initiatives apportent des ressources complémentaires pour faire croître ensemble les bénéfices du projet. L'Agence des services forestiers de Tanzanie (TFS) fournit 60 ruches aux villageois de Munguli pour améliorer la sécurité alimentaire, augmenter les revenus et contribuer à la biodiversité dans la forêt.

La gestion de cette forêt durable pour ses avantages sociaux et environnementaux est un équilibre que le peuple Hadzabe, centré sur la nature, est bien placé pour assumer.


Abonnez-vous à notre bulletin d'information

Abonnez-vous à notre bulletin d'information mensuel afin de recevoir des mises à jour sur les informations provenant directement du terrain dans le cadre de nos projets, événements à venir, nouvelles ressources, et bien plus.